Théières et bols à thé admirables, artistes de jadis et d’aujourd’hui. |
C’est pour partager ces images de raffinement et d’élégante beauté que nous présenterons à l’avenir dans les pages de la Nouvelle Presse du Thé des impressions et des images rapportées soit d’expositions, soit de vitrines de musées ou d’ateliers d’artistes.
Merveilleuses porcelaines de ZHU Legeng, au Centre Culturel de la Chine, à Paris (novembre 2010 à janvier 2011) :
Dans son feuillet de présentation l’artiste nous précise qu’il est né d’un père célèbre céramiste, à Jingdezhen, la capitale de la porcelaine de Chine. Lieu des fourneaux impériaux depuis la dynastie des Song du Sud, c’est là que l’on a fabriqué pour la première fois les céladons, comme résultat de nouvelles techniques de cuisson. C’est en étudiant à fond les céladons Song, les glaçures colorées à haute température des dynasties Yuan et Ming, ainsi que les porcelaines bleu-blanc et polychromes des Ming et des Qing que ZHU Legeng a pu créer de nombreuses œuvres nouvelles et innovantes. Actuellement chargé d’enseignement à l’Institut de recherche sur les Arts en Chine à Beijing, il a été appelé à créer de nombreuses installations publiques de grande envergure, des peintures murales en porcelaine, des séries de sculptures et d’objets contemporains d’inspiration traditionnelle.
les théières de ZHU Legeng |
De la Corée au Japon, l’épopée de 24 générations de céramistes du clan des CHIN, à l’Espace Mitsukoshi, à Paris (octobre à décembre 2010) :
Cette fascinante histoire de la céramique de Satsuma a débuté avec l’installation de potiers coréens à la fin des expéditions militaires du Shogun TOYOTOMI Hideyoshi en 1598. C’est le seigneur de Satsuma, un fief situé à l’extrémité sud de l’île de Kyushu, elle aussi au sud du Japon qui avait demandé à ses troupes de ramener ces artisans. A l’époque les techniques de poterie et de céramique étaient bien plus développées en Corée qu’au Japon, d’où cette décision d’importer de l’expertise manu militari en obligeant des potiers prisonniers de guerre à venir s’installer loin de chez eux. Les premières pièces réalisées dans leur nouvelle patrie, et en utilisant non seulement leur savoir-faire mais aussi de l’argile apportée de leur pays d’origine, étaient des «oniwa-yaki», poteries destinées à la cérémonie du thé pour le seigneur de Satsuma, SHIMAZU Yoshihiro. Le clan SHIMAZU a dirigé cette partie du Japon pendant 700 ans, jusqu’à la réforme administrative en 1871. Aujourd’hui cet endroit appartient à la préfecture de Kagoshima. Cette première production était prédominée par des bols en argile blanche recouverts d’une glaçure translucide. C’est plus tard que l’on a découvert sur place des gisements d’argile blanche qui sera à l’origine des fameux «satsuma blancs». En ce qui concerne la famille CHIN, dont le nom coréen était SHIM, sa lignée descend d’un puissant clan coréen qui a toujours de la descendance en Corée du Sud et conserve toute la généalogie de la famille. Le fondateur de la ligne amenée au Japon en 1498 appartenait à la 12e génération du clan SHIM de Cheongsong.
Depuis 1603 et sans interruption, les CHIN sont en charge des fours de Satsuma dont les techniques ont permis la réalisation des célèbres «satsuma blancs» extrêmement recherchés et réservés à la noblesse. C’est seulement vers le début du XIX e siècle que l’on commençait à les décorer de riches couleurs. Figurant dans les musées et de nombreuses collections les porcelaines et céramiques de la manufacture, qui se nomme alors Naeshirogawa, raflent les médailles lors des expositions mondiales. |
PS : c’est grâce à l’amabilité de M.Yamada, responsable de l’exposition, que j’ai pu prendre en photo pour vous le «bol à thé à deux anses» daté du début du XVIIe siècle.
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