Portrait de Rajiv Lochan. |
Nous avons fait connaissance lors d’une très impressionnante exposition de thé qui réunissait les planteurs du Fujian et leurs voisins «d’en face», les planteurs de l’ile de Taiwan, une première ! C’était en octobre 2007, à Quanzhou, une jolie ville portuaire située à côté de l’ancien port principal de l’empire Ming, d’où sont partis les navires à trésors de l’amiral Zheng He pour les 7 grandes expéditions maritimes entreprises de 1403 à 1424.
Rajiv avait un stand important consacré entièrement aux thés noirs de l’Inde, mettant en avant des Darjeelings et des grands crûs d’Assam et proposant une superbe documentation sur les plantations et un bel assortiment d’échantillons en coffret de bois. Invitées par la municipalité d’Anxi, Fujian, nous étions «les trois Françaises», Katrin Rougeventre, bien connue dans le monde du thé Français, Ceil Miller-Bouchet, journaliste américaine spécialisée dans le thé et mariée avec un Français, et moi même.
Lors des visites que nos hôtes de l’administration municipale nous offraient, dans les jardins de thés de l’Institut de Recherche à Anxi et dans une usine toute neuve de la société BaMa Tea, Rajiv nous commentait tout de son point de vu de planteur indien et ce partage de savoir vraiment généreux nous avait touchées. |
Il nous a aussi montré les différentes manières de tailler les théiers pour mettre en valeur tous les éléments favorisant une croissance vigoureuse des bourgeons au niveau de la table de cueillette et il avait l’œil vif lors de la visite d’usine.
Déjà à ce moment Rajiv nous parlait d’un projet qui lui tenait à cœur. Il voulait préparer une sorte d’apologie de l’exfiltration de graines et plants de thés du Fujian par «le voleur» Robert Fortune au cours de ses missions botaniques entre 1842 et 1849. Constatant que ces théiers transplantés avaient été améliorés dans le climat exceptionnel du Darjeeling au point de tenir depuis plus d’un siècle le trophée des thés les plus exquis et les plus recherchés du monde, il évoque alors leur lieu d’origine qui se situe dans les montagnes splendides du Wuyi Shan. Il affirme et confirme sans hésitation cette filiation directe des thés du Darjeeling avec leurs ancêtres, les thés noirs des rochers du Wuyi Shan : les Lapsang Souchong et Zhengshan Xiaozhong. L’an passé il a sorti un petit livre qui retrace cette histoire et sa manière de l’interpréter. Déjà édité en anglais et en chinois, la traduction Française sera bientôt disponible.
En bon commerçant l’autre partie de son projet vise l’échange des processus de fabrication et aussi un retour des thés indiens sur le marché de leur pays d’origine. Donc depuis un certain temps Rajiv s’est attaché à produire quelques rares thés blancs et quelques thés oolong au Darjeeling faisant en même temps de nombreuses actions de promotion afin de vendre ses thés noirs en Chine. Le but est de faire connaître et apprécier non seulement les thés fins du Darjeeling mais aussi les thés noirs robustes des plantations de l’Assam. Lors de la China Tea Expo 2009, il était le seul étranger à présenter l’un de ses thés Darjeeling en compétition et il a gagné un prix très valorisant. |
Toujours dans ce même désir d’ouverture et de fédération des bonnes volontés dans le monde du thé, il a formé un jeune Français en lui offrant des stages à Hangzhou et au Darjeeling et depuis 3 ans c’est Vincent Moreau qui importe des thés rares de Lochan Tea Ltd. en France. Le mois passé Vincent a participé pour la deuxième fois au SIAL en tenant le stand de Lochan Tea Ltd. dans l’enceinte de l’office du Thé de l’Inde.
Nous aurons l’occasion de vous reparler de l’équipe et de leurs thés dans un prochain numéro.